Le 21 janvier, un incendie dévastateur a frappé l’hôtel Grand Kartal, situé à Kartalkaya, station de ski à 170 kilomètres à l’est d’Ankara, en Turquie, tuant au moins 76 personnes. En ce 22 janvier, la Turquie observe une journée de deuil national en hommage aux victimes de cette catastrophe qui a décimé de nombreuses familles, principalement des vacanciers venus profiter des vacances scolaires d’hiver.
Selon la presse turque, le feu s’est déclaré dans un restaurant situé au quatrième étage de l’hôtel Grand Kartal, un établissement de douze étages. L’incendie a démarré à 3h27 du matin mardi 21 janvier, selon le ministre de l’Intérieur Ali Yerlikaya, qui a précisé que les pompiers, « 428 à bord de 156 camions », sont intervenus dans les 45 minutes. Toutefois, plusieurs témoins ont rapporté qu’une heure après les premières fumées, alors que des clients des étages supérieurs appelaient à l’aide, aucun secours n’était encore sur place. D’autres témoins affirment avoir senti les fumées et vu les flammes dès 2h30, bien avant l’alerte officielle.
Le feu s’est rapidement propagé, possiblement amplifié par le bardage extérieur en bois, prenant au piège les clients des étages supérieurs. Certains d’entre eux ont tragiquement trouvé la mort en se jetant par les fenêtres pour échapper aux flammes. « Quand je suis arrivé, il y avait des flammes partout, on entendait des cris (…) J’ai vu une personne se défenestrer », a confié à l’AFP Cevdet Can, responsable d’une école de ski de la station, se disant très « affecté » par la mort d’enfants.
Les accusations de négligence se multiplient aujourd’hui. Les rescapés, ainsi que la presse turque, ont dénoncé l’absence d’alarme incendie et de portes coupe-feu dans l’hôtel. En parallèle, l’enquête sur les causes de l’incendie a été ouverte. Neuf personnes, dont le directeur de l’hôtel, ont été arrêtées. Le ministère de la Justice a nommé six procureurs pour superviser l’enquête, et un comité d’experts a été formé pour analyser les circonstances du drame. Les autorités turques examinent notamment la conformité de l’hôtel aux normes de sécurité. Bien que le ministère du Tourisme ait certifié que l’hôtel avait été vérifié en 2021 et 2024, des accusations de négligence sont désormais formulées à l’encontre de la direction de l’établissement.