Je suis un maraicher non mécanisé, qui cultive entre 2000 et 3000m2 de terrain pour produire des légumes bio que je vend sous forme de paniers de légumes (avec ou sans engagement).
Je suis en activité depuis fin 2019, donc j’entame ma cinquième saison. C’est mon activité principale, mais je garde aussi pas mal de temps pour ma vie de famille (j’ai une fille de 2 ans que je garde une partie de la semaine) et pour la rénovation de notre maison.
Je fais ce Demandez Moi N’importe quoi pour ceux qui aurait des questions sur le maraichage et thématiques voisines. Je ferai de mon mieux pour répondre, mais je ne serai évidemment pas toujours objectif, vu que je suis déja dans un modèle très engagé et spécifique ;)
Je commence le post aujourd’hui pour commencer à collecter les questions. J’essayerais d’être présent activement ce mercredi après-midi (le 24/01/24) pour répondre aux questions et que les gens puissent rebondir. Je laisserai le post ouvert après, mais je répondrais quand j’aurais des petits moments de libre.
Voilà, vous pouvez envoyer vos questions !
EDIT : Bon, je suis devant l’ordi cet aprèm (faut que je reprennent les km de notes que j’ai pris cette année), donc je serai bien réactif, hésitez pas pour les questions ;)
EDIT 2 : Bon, c’est fini pour cet aprèm, faut que j’aille chercher la petite. Mais n’hésitez pas à continuer de poster des questions, je répondrais quand j’aurais des moments de libre
Trop bien ! Merci 😍
Hésites pas à enlever les questions si c’est trop personnelle
Gestion temps libre
économie
Culture
climat
Installation
Politique
Et c’est quoi la chose la plus magique que tu ais vu ou qui t’as touché ? T’acceptes des stagiaires sans permis B ? :)
Voilou, bon ça fait surement un peu trop… X)
Edit : ya certaines questions auxquels je pourrait répondre, et c’est très difficile de ne pas répondre. 😁
je me met en retrait. J’interviendrai uniquement sur la formation BPREA (bio) à Brens. :)
Que de questions précises ! On sent quelqu’un qui a déjà réfléchi à un projet d’installation 😉 Je te répond quand j’aurai un peu de temps devant l’ordi, il va me falloir plus qu’une pause toilette pour traiter tout ça 😛
Bon, c’est bon, je prend un peu le temps de te répondre (désolé, j’ai répondu aux autres d’abords parce que je pouvait le faire rapido depuis le portable, mais là, y’a du sujet à aborder;) )
EDIT : Apparemment c’est trop long, je vais splitter en plusierus comm !
Gestion temps libre
Equilibrer vie perso (ou de famille) et maraichage (et plus généralement agriculture) sera toujours un challenge. C’est un métier ou souvent on bosse sur place, et il y a toujours des trucs à faire, et parfois des grosses urgences imprévues. Donc faut savoir s’arretêr à un moment, et garder du temps pour le perso.
Il y a en agriculture,encore plus qu’ailleurs, l’importance de la valeur travail. Le monde agricole se plaint de trop travailler, mais en est aussi très fier. C’est d’ailleurs un des points de tensions entre les vieilles générations et les jeunes installés (y compris en bio), car ces derniers ont plus qu’avant la notion de garder du temps pour le perso.
Dans tout les cas, une installation agricolte va être une épreuve pour le couple/ la famille. Soit on bosse avec son/sa conjoint.e, et donc on a du mal à décrocher de la ferme, et on subit tout les deux le stress lié à une installation agricole. Sinon, le/la conjoint.e ne bosse pas sur la ferme (c’est mon cas), mais ça créer aussi du stress car c’est difficile pour iel de réellement comprendre à quel point la ferme prend une part importante dans le vie de celui/celle qui s’installe. Le plus difficile étant la phase d’installation (généralement entre 4 à 8 ans, suivant les modèles)
En première année d’installation, j’ai bossé en moyenne 80h/semaine (globalement, tout les jours du levé au coucher du soleil, avec pause midi), donc c’est ma femme qui a beaucoup assuré le support domestique, notamment la cuisine. En deuxième année j’ai pu réduire à 60h/semaine en moyenne, mais notre temps vraiment ensemble n’a pas beaucoup augmenté pour autant, car on a essayé de pas mal avancer sur notre chantier, pour pouvoir aménager avant la naissance de notre fille ! J’ai choisi de faire 2 années assez chargés au début entre autre pour pouvoir atteindre vite un rythme de croisière (même si de fait, je n’ai pas encore réalisé tout les projets que j’avais pour l’installation, la ferme tourne déjà pas mal), afin de pouvoir ralentir à la naissance de notre fille. Donc en troisème année, j’avais réduit à 30-35h en moyenne sur la ferme, et cette (quatrième) année je suis même plutot autour des 25h, le reste de mon temps étant passé à m’occuper de la maison, du chantier (on habite dedans, mais il y a toujours à faire) et de notre fille (qui est en partie gardée par la crèche, et on se partage les créneaux restant avec ma femme.
Tout ça pour dire que oui, on peut être maraicher et garder du temps pour sa famille, mais ça reste une vie bien chargée. Et on peux s’installer plus doucement, mais il faudra plus de temps avant d’atteindre un rythme de croisière (avec la frustration que ça peux engendrer d’avoir un outil de travail pas abouti).
Pour la question tier-lieu, je comprend pas trop la question. Je me considère pas comme un tiers lieu. La ferme et le lieu de distribution sont sur une parcelle bien définie, dédié au travail professionnel (certes à 25m de chez moi), et mon habitation reste dedié au privé (même si parfois les semis envahissent mon entrée ^^ )
économie
Mon système de commercialisation principal est en effet via des paniers sur abonnement, principe de l’AMAP. Je produit assez pour produire 25-30 paniers (normalement largement 30 paniers cette année, en améliorant un peu mes techniques). Mais je n’ai pour l’instant que 20 inscrits. J’ai donc depuis quelques mois ouvert la possibilité de prendre des paniers à la demande (les même paniers, mais payés plus cher, 18€ au lieu de 15€)
Je suis dans un coin rural assez pauvre, et l’agriculture est l’activité principale dans le département. Les gens ne connaissent pas l’AMAP, et sont généralement très frileux pour s’inscrire. Il doit y avoir 3 AMAP dans tout le département, qui sont dans 3 villes importantes (dont je suis éloigné). Une AMAP étant normalement une association de consommateurs qui se constitue, puis cherche des producteurs. Chez moi, c’est moi qui suit au centre de l’AMAP (qui n’est est pas vraiment une), et qui m’occupe d’essayer d’amener d’autres produits (ce qui me fait une charge de travail non négligeable en plus). Trouver des clients et donc un challenge constant pour l’instant, mais j’ai l’espoir que au fur et à mesure des années je soit de plus en plus connu localement, et donc de moins avoir à me soucier de remplir ma clientèle. Pour indication, j’engage les gens sur une durée de 1an (Environ 40 paniers, pause de 2 mois en mars/avril), et je perd généralement 1/3 des clients à chaque réengagement. C’est un turnover assez standard en AMAP. La raison principale étant « trop de légumes » (les gens qui cuisinent pas assez), ou encore le déménagement des clients.
En plus des légumes, on peut donc acheter pain, œufs, farine, huile, conserves, fruits, conserves en bio ainsi que du miel local. Mais pour la partie légumes, tout vient de ma ferme, il n’y a pas de partie achat/revente (ce qui est un engagement de ma part). D’ailleurs, je ne prend pas de marge sur les produits des autres producteurs, c’est de l’entreaide.
Objectif de chiffre d’affaire de 30 clients fois 40 paniers fois 15€/panier soit 18000€. Les chiffres de ventes on été de 10 000€ en année 1, 17000€ en année 2 (avec une part importante de revente, qui m’a demandé beaucoup de travail), 14 000€ en année 3, en j’ai pas encore fais la compta de l’année qui vient de s’achever, mais probablement toujours autour de 13-14 000€.
Je suis certifié AB, je n’ai pas d’autre label.
En subventions pour l’installation et le matériel, j’ai touché la DJA (environ 17000€ quand j’aurais tout touché), une aide à l’installation départementale (8000€), une aide régionale sur le matériel (4800€, principalement pour les serres). Soit près de 30 000€, à comparer a un investissement matériel que j’estime à 35 000€, hors terrain, une fois que j’aurais fini d’investir (il me reste encore un batiment de stockage de légume à construire, que j’estime à 6000€). L’investissement en terrain est de l’ordre de 15 000€, car il est grand (je cultive 2 à 3000m2, mais l’emprise de la ferme est d’environ 5-6000m2 (si on inclue les gros chemins, les zones de stockages matériel, compost, bois, la serre à plant et le batiment de vente). Le terrain fait 1,4ha.
Je touche également annuellement le crédit d’impôt bio (3500€, va passer à 4500€ l’an prochain), ainsi que la PAC (500€ jusuqu’à maintenant, est passé à autour de 3000€ cette année avec la réforme de la PAC, mais va probablement retomber entre 500 et 1000€ quand ça fera plus de 5 ans que je suis installé (donc l’an prochain).
Donc le modèle final, c’est 18000€ de chiffre, 5000€ de subvention et donc idéalement rester en dessous de 8000€ de charge pour avoir un revenu disponible de 15 000€. A comparer avec la situation actuelle ou le chiffre d’affaire est de 13 000€ (la production est là, je manque de clients, c’est le points à améliorer), pour jusqu’à 10 000€ de charges (mais j’achète encore un peu de matos qui va durer longtemps, donc ca va réduire) et 6500€ d’aides, soit 9500€ de revenu disponible (pour 25-30h de travail).
J’ai la grande chance d’avoir eu les ressources financière pour me lancer sans emprunt, ni sur le matériel, ni sur l’achat du terrain. On peut se lancer avec moins d’argent sous la main, mais comme pour tout dans notre système, avoir l’argent au départ ça reste un facteur de réussite non négligeable.
Culture
J’ai planté des haies l’an dernier (environ 600 arbres). Je voulais le faire depuis l’installation, mais c’est un chantier qui prend du temps, je n’avais pas encore eu le temps de m’en occuper (d’ailleurs, la plantation de haie a été couverte quasiment entièrement pas une aide).
La plus grosse difficulté du maraichage en non-mécanisé (autrement appelé maraichage sol vivant, mais je trouve ça pédant), c’est de bien comprendre le modèle économique avant de se lancer, et pas tant le système cultural ! Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que à la main, on est limité dans la quantité de légume que l’on peut produire (je produit autour de 6 tonnes, je pense pas pouvoir dépasser 8 tonnes sans augmenter considérablement mon temps de travail), et donc dans le chiffre d’affaire (à moins de pouvoir vendre très cher à des ultra-riches, mais c’est pas mon modèle). Donc il faut faire très attention aux charges et face (et donc aussi à l’investissement initial).
Pour les techniques de cultures, comme pour le reste en agriculture, le secret c’est d’aller voir ceux qui le font déjà, de prendre plein de notes, de poser plein de questions, de se lancer, et de continuer à discuter avec les collègues.
Je suis sur ce qu’on appelle une terrasse, le long d’un grand fleuve. C’est un sol typique de vallée, équilibré (grosso modo 40 % sable, 40 % limon, 10 % argile) et riche, donc une bonne terre à maraichage au départ. Les fermes en non-mécanisé dont je me suis inspiré sont dans le même type de sol. Mais il existe aussi des fermes en non-travail du sol qui sont sur des coteaux argileux (cf Laurent Welsch). Ils adaptent un peu leur technique. J’ai jamais étudié la question en profondeur, mais j’ai l’impression qu’ils travaille beaucoup plus que moi sur la décompaction et l’infiltration d’eau, notamment grâce aux engrais verts. A mon avis, à terme on arrive aux même résultats vu la quantité des apports, quel que soit le type de sol, mais c’est plus rapide et plus simple de commencer sur un sol équilibré.
J’ai utilisé des machines (ou plutôt fait passé celles des voisins) pour la préparation initiale du sol (je partait d’une prairie). Ca serait à refaire, je ferai passer plus de machines au départ, et en y réfléchissant mieux (le problème en non-mécanisé, c’est qu’on connaît pas grand-chose à la préparation mécanisée du sol …). Ca m’éviterai de me casser le dos au début pour finaliser les choses au rateau ! Mais une fois la première préparation faite, je n’ai plus jamais passé de machines sur les parties que je cultive.
J’ai utilisé au départ principalement du compost de déchets verts, et un peu d’herbe de tonte. Puis j’ai réussit à trouver un apport régulier et massif de bois broyé (un peu fourre tout, pas le beau BRF des vidéos de permacultures ^^ ) et j’utilise maintenant principalement ça, et parfois un peu de compost encore. Les autres produits sur la ferme sont le tourteau de ricin (engrais bio, mais que j’utilise surtout pour son aspect anti-rongeurs et taupins dans les patates), de l’antilimace bio (SLUXX) et des batonnets imbibé d’un phéromone pour limiter la reproduction de la tuta absoluta (gros ravageur de la tomate) que je suspend sous serre. A part ça, je n’utilise aucun autre produit ou intrant.
Climat
Je suis pas sur la région depuis suffisamment longtemps pour avoir un recul sur le climat. Mais globalement, les calendriers de cultures ont avancés (on produit plus tôt), on peut se permettre de produire des choses qu’on faisait pas avant (un collègue produit des avocats!), et les ravageurs arrivent plus tôt. La tuta absoluta dont je parlais avant, c’est un papillon qui vient au départ de l’amérique centrale, qui est arrivé en sicile, a remonté l’italie, puis le sud-est, et est maintenant présent dans toute la moitié sud de la France, principalement à cause du réchauffement.
Installation
Je savais que il y avait possibilité de s’installer sur ce terrain avant mon BPREA. Ca m’a permis de développer le projet de façon très précise pendant mon BPREA (au lieu de m’emmerder à suivre les cours inutiles de cette formation …).
Ce que je recommende, évidemment c’est en fonction des possibilité, c’est d’aller bosser dans des fermes qui ressemblent le plus à ton projet final. Souvent c’est au fur et à mesure, on voit une première ferme, puis on comprend un peu plus ce qu’on veut, alors on va voir une ferme un peu plus dans cette direction, etc. Un des problèmes des petites fermes, c’est qu’on peut absolument pas salarier quelqu’un (cf les chiffres). Donc pour apprendre, il faut être prêt à y faire du woofing/bénévolat. Pour vraiment commencer à comprendre une ferme, il faut y bosser gros minimum mois, ça permet de se faire une idée du modèle. Le top, c’est de tomber sur des gens qui sont précis, et partages leurs chiffres (je connais trop de maraicher qui n’ont même pas le commencement d’une comptabilité …).
Ca serait à refaire, je ferai le BPREA en distanciel, pendant que je fais du woofing dans des fermes. Malheuseument, suivant les région, pôle emploi (ou, pardon, France Travail …) accepte ou non de financer les formations en distanciel. Chez moi, ils m’avait dit qu’il me sucrerait mon chômage. Un pote l’a fait à Angers, aucun problème …
Les dossiers d’aides, c’est la chienlit, et pourtant, je suis probablement celui de mes collègues qui est le plus patient et le plus motivé pour les remplir (des sous, DES SOUUUUS!!!). Ca représente une charge non négligeable à l’installation, donc au moment ou on a autre chose à foutre ! Souvent, les dossiers des aides locales (Com Com, Département) sont les plus simples, et ceux qui payent le plus vite. Les dossiers régionaux, qui dépendent d’aide européennes, sont assez long (et faut pas s’attendre à être payé avant 1 an ! Idem pour la DJA.
Pour la DJA, tu peux te faire accompagner (payant, mais la plupart des gens le font), pas un cabinet comptable, ou la chambre d’agriculture, ou d’autres structures (ils t’expliqueront). Moi j’ai choisi de monter le dossier tout seul, mais c’est vrai que parfois le dossier n’a aucun sens, et les mecs qui sont habitué à le remplir savent très bien quel idiocie il faut mettre dans certaines cases absurdes pour que ça passe, alors que toi tout seul devant le dossier, tu te creuse la tête.
Ah oui, un conseil que je donnerai, c’est de déclarer PARTOUT (MSA, PAC, Dossier d’aides) que l’on cultive au moins 5000m2 en maraichage. En dessous de cette limites, on passe souvent pas les conditions de surfaces pour demander beaucoup d’aides. Comme je disais plus haut, l’emprise de ma ferme fait 5-6000m2, donc je dessine un gros rectangle sur la PAC, sans aucune honte (les gros maïsiculteur ils détournent des dizaines de milliers d’euros de PAC, alors merde, je considère que je vais pas m’assoir sur des aides parce que les idiots qui décident ne pense pas qu’on puisse travailler à plein temps sur 3000m2!).
Politique
Merde, avec un sujet comme ça, on en a pas fini !
Pour comprendre les tenants et aboutissants de la FNSEA, il faut remonter à sa création. Un peu d’histoire : Au sortir de la guerre, la france à une blessure à vif, celle du rationnement. L’obsession des gouvernement des années 50 va donc être l’autonomie alimentaire, et pour ce faire transformer le modèle agricole. Il faut voir qu’à l’époque, on est quasiment pas mécanisé, et la parcelle moyenne, au fur et à mesure des héritages et division, est tombé autour de 0,8ha. On organise donc le remembrement (qui avait du sens pour éviter que les mecs aient 15 parcelles de 0,8ha répartis dans 5 villages, mais qu’on a poussé à l’extrème en arrachant toutes les haies pour mécaniser à fond), le plan marshall pour amener des tracteurs, etc. . Et pour accompagner toute cette transformation, le gouvernement décide que il faut un syndicat pour représenter le monde agricole. Né donc LE Syndicat (les vieux appellent encore la FNSEA le syndicat). En vrai, c’est plus complexe que ça, globalement, les gros agriculteurs de droite (et vichyste …) on reversé la Confédération Générale de L’agriculture mise en place à la libération (par des sales gauchiasses, évidemment …) Cf l’article wikipédia.
L’objectif affiché du gouvernement est de promouvoir des fermes a taille « familiale » (comprendre 30-40ha en polyculture élevage). Mais ceux qui ont le temps, l’argent et le pouvoir de prendre le contrôle, comme dit plus haut, c’est plutôt les gros. Et notamment les gros céréaliers de la Beauce. Ils vont donc changer l’orientation et pousser vers un arrachage massif des haies, un gros agrandissement des parcelles, et l’utilisation massive d’intrants chimiques.
Et il faut voir que il n’y a pas d’autre syndicat avant les années 80 ! Donc pour beaucoup d’agriculteur, la FNSEA, c’est LE Syndicat, celui qui les représente et les défend (malgré le fait que ceux qui étaient sont et probablement seront aux manettes les manipulent, et n’agissent absolument pas dans l’intérêt de la plupart d’entre eux, mais défendent les plus grands et les plus riches…).
En face, la Conf’ est un syndicat plutôt axé à gauche, et qui defend les petits paysans, et une vision plus écologique du monde agricole. On comprend vite que dans les années 80, après 20 ans de matraquage des agriculteurs à qui on inculque la productivité à tout va, l’utilisation des engrais, etc, ils ne fasse pas tout de suite fureur !
Il existe d’autres syndicat (La coordination rurale, globalement des fachos mais moins mondialistes que la FNSEA, …), mais la FNSEA reste de très loin le syndicat agricole majoritaire (côntrole quelque chose comme 88 des 91 chambres d’agriculture.
Bref, je suis évidemment beaucoup plus proche des idées défendus par la Conf’ que la FNSEA. Mais ça veut pas dire que je cautionne tout ce que la Conf’ dit, ou que je rejette toutes les revendications de la FNSEA. Et les situations locales peuvent être assez diverses, avec des gros cons représentants de la conf’ et des mecs vachement sensés représentant de la FNSEA. Après nationalement, les représentants de la FNSEA sont des gros cons qui s’en mettent plein les fouills, y’as pas de doute !
Je ne suis pas en lien avec les chasseurs (il m’est arrivé de les appeler pour une battue lorsque j’ai eu des dégats trop important de sangliers), mais il est vrai que j’ai réfléchit à m’inscrire chez eux, et me disant que c’était un bon moyen de rencontrer des gens quand on s’installe dans un coin rural ou on a pas grandi. Je pense que comme les agriculteurs, on caricature beaucoup les chasseurs, et que comme les agriculteurs, ils sont représentés par des gros cons qui ne leur veulent pas du bien…
Pour les agriculteurs conventionnels, on discute un peu avec l’autre maraicher de mon bled, qui est en conventionnel, je discute un peu avec mes voisins (qui font plus du légumiers que du vrai maraichage) et avec un éleveur qui est juste au dessus. Ils m’ont tous aidé les fois ou j’ai eu besoin d’eux, et on s’entend plutôt bien. Mais à part mes voisins (et je conseille vraiment de connaître ses voisins, on a toujours besoin d’eux à un moment ou à un autre), je connais pas vraiment les autres agriculteurs conventionnels du coin, on a tendance à plus se regrouper avec des gens qui nous ressemble, parce que c’est plus pertinant pour échanger sur nos techniques de cultures (je peux plus mettre en pratique ce que j’apprend d’un maraicher bio que d’un céréalier conventionnel, même si parfois on peut piquer des idées assez loin!).
La chose la plus magique que j’ai touché c’est ma fille, quand elle vient me faire un calin:)
Et je prend parfois des stagiaires (je cherche pas spécialement, souvent j’accepte ceux qui demandent). Pas besoin du permis B, tout se fait à la ferme, mais je peux pas vraiment héberger (va falloir attendre qu’on ait rénové l’autre partie de la grange, ou sinon c’est sous tente!)
Voilà, si t’as lu tout ce pavé et que t’as encore le courage de poser des questions, hésite pas !
Intéressant. 😍
Ma maitre de stage avait aussi des contacts avec les chasseurs qui faisaient parfois des battus. Dans le coin, c’est plutot les lapins qui bouffent les bettraves.
Ou un autre maraicher qui lui donne des coup de main avec son tracteur pour préparer le sol. Ya aussi des vilticutaires. Et je trouve assez chouette cette solidarité. En amap on retrouve aussi de ça pour les récolte de patates et courges…
Pas certain que ce soit pareil partout mais c’est clair qu’en campagne on ne doit pas etre seul.e et c’est là que je dis que la première étape, sera de m’inscrire au café paysan ou des formations vivea…bon ce sera difficile vu ma timidité et surdité je préfère etre à l’ombre 😁
Pour les syndicats faut que je relise plus attentivement leurs revendication, enfin, on verra quand j’aurais décidé pour ma région. :)
Cool, j’ai une tente parfaite pour ça, surement l’été avec les pics de production. À voir comment je m’organise avec mes 2 gros chantier : le permis B et l’implant cochléaire.
@Snoopy@jlai.lu : Je répond à tes 3 commentaires qui se sont glissé au milieu de mon roman fleuve (que j’avais du séparer en plusieurs com, apparemment 5000 caractères c’est une limite) ici.
Bon, quand je dis que je pourrais produire 30 paniers de légumes max, c’est sur mon système, avec cette surface et un temps de travail relativement faible, et je suis pas encore très expérimenté. Au départ, mon plan étant de produire 40 paniers de légumes de 5-6kg par semaine. Mais c’est vrai que au fur et à mesure, j’ait tendance à vouloir plus optimiser les charges plutôt que produire plus. Ce choix est accentué par le fait qu’il est difficile de trouver du client ici, donc autant en avoir moins à trouver.
Par comparaison, mes maitres de stages étaient 2 à mi-temps sur la ferme et remplissait 52 paniers à 15€. Bon, à 2 mi-temps on fait plus que un plein temps, parce qu’on peut faire certaines taches beaucoup plus rapidement à 2. Pour ça que j’avais calibré 40 paniers pour mon projet
Pour le marché de plein vent, il y a pas forcément foule, à moins d’etre dans les grandes villes. Ici malheureusement c’est un peu désert (donc pas ouf pour vendre), du coup t’as le temps de discuter avec les gens. C’est sur que l’AMAP, c’est plus posé, surtout si comme moi la distribution est à la ferme. Entre les deux, tu peux faire une vente à la ferme qui soit pas forcément des paniers, mais comme un marché chez toi. Mais c’est vrai qu’en AMAP, je me permet de réquisitionner mes clients pour la récolte et le degermeage des patates (bon, sur 20, ils sont 4 ou 5 à venir généralement …)
Alors oui, les planches de la même longueur c’est très important. A la limite, les planches serres et les planches dehors peuvent etre différentes, car le matériel sous serre reste souvent tout le temps utilisé là. Mais tout pareil c’est top. 30M de long c’est un gros maximum pour moi quand on est à la main. C’est con, c’est psychologiquement, mais désherber 2 planches de 15m c’est moins dur que une planche de 30m. Et ça fait moins de distance pour porter les légumes/ les outils depuis l’allée principale ou on passe facilement en brouette. Chez moi c’est 24m partout, et ça serait à refaire je ferai quelque chose comme 15 ou 18m. Quand je passe chez des collègues qui sont sur 10 ou 15m, ça a l’air tellement plus reposant ! Sauf pour la serre, ou c’est moins cher de prendre plus long. Du coup je ferai peut etre 15m dehors et 30m sous serre, histoire de garder un multiple (on peut meme faire une serre de 32m pour y mettre 2 planches de 15m avec une allée au milieu)
Une haie, ça fait facilement 2m de large même sur des petits arbustes. Donc faut 2m pour la haie elle même, et encore au moins 1m pour le passage.
J’ai effectivement un très bon sol à carottes.
Pour l’arboriculture, pour l’instant je me concentre sur le maraichage. Peut être que je rajouterai des fruitiers, mais pour ma consommation perso. Je vois beaucoup de porteurs de projet passer avec des plans pour faire du maraichage et de l’arbo et de l’élevage et etc. Pour moi, la polyculture élevage c’est effectivement un bon écosystème et top niveau résilience. Mais pour ça il faut être une communauté. Un porteur de projet seul devrait d’abord se concentrer sur le maraichage, et faire bien tourner cet atelier avant d’envisager autre chose (on peut éventuellement planter quelques arbres vu que ça prend du temps, mais faut pas avoir à y passer trop de temps en entretien). Un bon atelier complémentaire au démarrage c’est les poules pondeuses, ca prend pas trop de temps si c’est quelques dizaines de poules. Après, ça reste que mon avis, et il y a plein de modèles différents;)
Pour l’investissement matériel, faut voir ce que tu prévois, 90 000€ si il y a de la surface et de l’arbo en plus du maraichage, ça paraît pas déconnant. 300 000€ pour 5ha et la maison, c’est assez haut, à moins que ça soit une grande maison en bonne état. Le prix moyen de l’ha en france c’est 6000€, et vaut mieux tabler sur 8-10000€ pour des bonnes terres, avec peut etre 12 000€ si t’es vraiment en plaine le long d’un fleuve comme moi.
Pour le BPREA, c’est une formation qui est géré très souplement au niveau national, et chaque centre de formation le fait vraiment à sa sauce. Je sais que à Brens, vu qu’ils mettent en avant le coté maraichage bio, ils sont très demandés, donc selectifs. Moi j’ai fait dans un centre plus spécialilsé grandes cultures conventionnel (c’était le plus proche de chez moi à l’époque), la formation était pas top, mais ils acceptait n’importe qui. C’est bien de pouvoir rencontrer d’autres maraicher, mais ca à plus d’importance si tu compte t’installer dans le coin, ça te fera des contacts locaux. Sinon on garde le contact de temps en temps avec 2 ou 3 de ma formation, mais on est loin et pas forcément sous les mêmes climats, donc on échange moins qu’avec mes collègues autour . Et en distanciel, c’est pas des cours en vidéos, c’est surtout des documents textes qui sont balancés sur un intranet. De toute façon pour moi le BPREA t’apprend pas grand-chose d’utile (peut etre un peu plus à Brens, mais ça reste limité), et c’est plus un diplôme qu’il faut avoir pour les aides. Donc autant faire autre chose pendant ce temps là. (Et puis des gars qui menace de te virer parce que tu te barre quand ta mère meurre, ça me donne pas envie d’y rester …)
Si tu sais déjà dans quel département tu veux t’installer, passe voir le PAI (ou PAIT), le point accueil installation (transmission) de la chambre d’agriculture. Ils peuvent t’orienter vers des ressources locales. Pour rencontrer d’autres producteurs, fait un tour aux foires bio du coin aussi.
Pour les syndicats, je pense que comme pour le reste, il faut se concentrer sur son projet et le faire décoller au début, et s’en soucier après. Je suis pour que les gens s’engagent, mais au début t’as déjà assez à faire, ça serait con de se plomber parce que on veut faire trop de trucs à la fois.
Pour le stage, écrit moi en MP si tu veux, on en discute
Même des fruits d’hiver ? Vu qu’on les taille, récolte et plante entre novembre et fevrier ça me parait pas une surcharge. Avec je prévois pas une grosse production, ce sera uniquement pour les paniers. Puis on agrandira si on est un binome (d’où les 5ha) En agrume rustique, ce sera que 9 arbres vu que j’ai pas de donnée sur leur production. J’ai oublié le reste mais je me cale sur les paniers.
Faudrait que j’améliore l’UTH pour vraiment l’estimer. En tout cas, j’ai choisis des variété qui seront mure en novembre.
Pour etre précis, ce n’est pas la formation à brens mais la régions. À Brens iels m’ont soutenu et ont fait en sorte que je reste le temps qu’il me fallait. Juste la région demande un papier avec nos signatures quotidienne pour verser la rénumération.
Mais ça m’a rendu très triste de ne pas avoir pu etre au coté de ma mère et passer les 6 mois avec elle…en tout cas elle m’avait demandé de passer le diplome. J’ai laissé ma soeur seule…moi je voulais etre à ses cotés et faire des sorties. En tout cas, à présent j’ai le diplome et elle serait fière.
C’est les prix moyen que je trouve chez la SAFER. Peut etre que je m’y prend mal ? :/ apresqjeqvise une maison prète pour ne pas etre à cheval entre le chantier et l’installation.
Merci pour le conseil 😁👍 Pas encore. En tout cas je pense déjà aller au nord car j’ai pas supporté les semaines à 40° ni le manque d’eau. Bosser avec une chaleur pareil c’est très dur. Et si je bosse pendant 30 ans j’aimerai avoir un lieu plutot frais avec de l’eau. Là c’est que le début et ça va s’empirer. Donc je suis un peu perdu et encore dans la phase de recherche car ça chamboule pas mal mon projet de vie.
Puis quand je partirai, j’aimerai avoir la garantie que mon verger tiendra pour que le suivant, la suivante, puisse avoir un terrain tout pret pour la production et n’ai pas le gros chantier à faire comme tes 600 arbres par exemple. Que ce soit comfort et produise tout de suite. Après dans 60 ans, je pense qu’on devra couper les arbre et changer les variétés. :)
Ça marche, je te contacterai par MP, surement pour l’été quand ce sera comfortable pour la tente. Enfin, ne peux pas confirmer pour le moment. Je dois boucler le permis et ya mon opération chirugicale
Pour ma formation bprea, comme j’ai été bénévole pendant 3 ans dans une asso, ça a été compliqué de faire passer mon dossier car iels me demandaient X heures de travail salarié au préallable sans qu’il y ait forcément un lien avec le monde agricole. J’ai même eu peur de ne pas pouvoir continuer mon bprea.
Moi et l’administration, ça fait 2…
Et j’avais le droit qu’à 3 jours d’absence et ça a été très compliqué de le gérer avec le cancer de ma mère et son décès. J’aime l’administration.
Après, le bprea, je le ferai pas en distanciel car j’ai besoin de lire sur les lèvres et ça permettait de faire des rencontres avec les futur.e.s maraicher.e.s et de partager. Et on avait 1 ou 2 semaines de stage par mois, rénuméré ! mon premier salaire ! Après, c’est pas suffisant faut continuer à se forner. :)
Effectivement ma promo avait déjà un terrain et c’est bcp plus facile d’organiser ses plans cultures et de se projetter. Moi j’ai du me trouver un plan cadastre sur geoportail et c’était pas super comfortable pour avancer mon projet.
Cool, je pense que je demanderai un actompagnement pour la dja, installation et le toutim. Pour la PAC, je ferais pareil, ça me parait normal vu tous les efforts fournit. Donc si on peut avoir un peu plus d’aides, tant mieux ! Ce n’est pas les emplois fictifs de Fillion. :)
Merci ! Du coup ça me fait réaliser que je manque encore d’expérience pour me lancer. Faut que je revois ma projection pour le budget car je devais monter à 45 paniers de légumes pour etre rentable donc j’ai des charges à réduire.
J’avais choisis le modèle de l’amap car je voulais pouvoir discuter avec les gens et en marché plein vent ça me paraissait très difficile avec la foule et j’avais peur de ne pas pouvoir les comprendre s’iels me demandaient 3kg de tomates ou 2kg.
Dans mon projet, j’ai prévu de l’agroforesterie. Le module/motif de culture est le suivant :
Ensuite, des fruits d’hiver et tu as le sol parfait pour mes agrumes rustiques qui n’aime pas les sol argileux. Danskmonqcoin c’est argilo-calcaire. Pour les carottes ton sol est parfait ^^
En fruit d’hiver, j’ai prévu des kaki, kiwi, agrumes rustique (mandarine satsuma et citron yuzu). L’idée c’est que pendant l’hiver, période d’activité plutot creuse (novembre-decembre) je récolte des fruits. Ça m’évite l’été à cause des pics de productions fruitières. En fait, je voulais proposer des légumes et des fruits.
Donc voila le projet dans les grandes lignes avec un investissement, pour tout le matos, bati et serre de 90 000€ (je crois) et 300 000 euros pour le terrain de 5ha avec une maison.
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