Dans quelle mesure est-ce-que c’est une information qu’il est utile et nécessaire de connaître ? Bien sûr, en ce qui me concerne, je sais que mon père est né en Ultima Thulé, et ma mère dans un asile psychiatrique de haute sécurité appartenant à l’ordre souverain de Malte, mais j’imagine que tout le monde ne sait pas ce genre de choses.
Il va falloir demander un extrait d’acte de naissance pour faire le recensement ?
Du point de vue de la compréhension de la population et de l’adaptation des services publiques à leur besoins, ça pourrait être utile. Par exemple renforcer l’enseignement du français dans les villes où il y a plus de personnes d’origine étrangère non francophone. Avoir des données plus fiables permets aussi d’opposer des faits à des stéréotypes.
Je pense que l’évaluation du bénéfice/risque n’est pas évident. Je ne pense pas que le Défenseur des Droits ou la CNIL auraient donner leur aval sans garanties.Je trouve bizarre d’utiliser ce moyen detourné pour faire des statistiques ethniques. On a pas le droit mais on se rend compte que ce serait super utile parfois. Alors on trouve une solution foutraque pour remplir ce vide plutôt que d’essayer de remettre dans le débat qu’avoir une étude ethnique, en soi ce n’est pas raciste. Ça dépend ce qu’on en fait.
Foutraque? C’est la moins mauvaise façon de faire. Tu préfères demander leur ethnie (ou leur ‘race’ comme aux US) directement aux gens? Laisser le censeur décider ?
Ben je trouve ça plus logique de leur demander directement leur ethnie, oui.
Il y a un paquet de cas, spécialement avec le passé colonial et centralisateur de la France, où le lieu de naissance des parents est intéressant, mais dénué de sens du point de vue des statistiques ethniques (si c’est ça qu’on veut).
Est-ce que l’ethnie est vraiment une donnée plus facile à objectiver que le pays d’origine ?
Les deux ont des défauts, mais des défauts différents : le mieux c’est d’avoir les deux ! Comme ça tu peux croiser, voir si ça ne fait pas apparaître (ou disparaître) des relations insoupçonnées à première vue en n’ayant qu’un seul indicateur, ou bien prioriser un des deux indicateurs s’il est plus intéressant que l’autre pour un objet d’étude donné.